/!\ Ce tome est le troisième de la saga. Dans la suite de cette chronique, il y a donc de forte chance pour que je parle de choses qui se sont passées dans les tomes précédents dont tu peux lire mes avis ici.
Si tu n’as pas lu les tomes précédents ou si tu ne les as pas finis, ne poursuis pas la lecture de cet article
Date de parution : 1877
Après une enfance triste, Félicité, fille de campagne, entre au service de Mme Aubain. Travailleuse et économe, elle traverse un quotidien ordinaire et morne, émaillé de malheurs. Quand sa maîtresse se voit offrir un perroquet, Félicité est ravie et reporte son affection sur l’oiseau. Dans cette existence en demi-teinte, la dévote servante finit par voir le Saint-Esprit en l’animal.
Eh bien… Comme ma lecture de la semaine était courte, je me suis dit que c’était de la triche de n’en faire qu’une. J’ai donc cherché dans ma bibliothèque physique un livre court que je n’avais jamais lu, et hop, le voilà. Je pense que c’est un livre que ma petite soeur a probablement dû lire à l’école. Très honnêtement, je ne sais pas trop à quoi m’attendre de cette lecture. Nous verrons bien.
Retour au format papier :p Ca me fait bizarre et en même temps, j’avais oublié la sensation que c’était que de lire un livre comme ça 🙂 Ca n’est pas déplaisant (même si ça me rappelle beaucoup trop les lectures imposées de l’école :p ).
Quand on se lance dans la lecture d’un « vieux livre », on a toujours peur que ça soit compliqué à lire, que le langage utilisé nous dépasse (comme ça a été le cas avec Le Tour d’Ecrou par exemple). Eh bien là ça n’est pas le cas. Ça se lit vite, et même si certains mots sont du vieux français, les notes de bas de pages (bien que beaucoup trop nombreuses à mon gout) nous aident à bien comprendre.
Eh bah, son enfance et son adolescence n’ont pas été joyeuses. Maltraitée, puis dupée (Théodore s’est clairement joué d’elle pour éviter l’armée et comme elle traînait trop à accepter sa demande en mariage, il a finalement trouvé quelqu’un d’autre), tu m’étonnes que sa vie de servante auprès de Mme Aubin lui plaise. Finalement je pense qu’elle est heureuse. Elle voit du monde et s’attache aux enfants de 7 et 4 ans de Madame.
Alors que Mme Aubin, les enfants et Félicité reviennent d’une balade, ils se font attaquer par un taureau. Protégeant sa « famille », la servante lance des mottes de terre à la bête, laissant le temps à Madame et les enfants de prendre la fuite. Par miracle, Félicité finit elle aussi par s’en sortir. Cependant, traumatisée par cet événement, Virginie, la fillette de 4 ans, développe une maladie nerveuse. Pour l’aider à guérir, tous prennent la direction des bains. Le bord de mer lui ferait du bien.
Là-bas, Félicité retrouve une soeur. Elle gâte sa famille et son neveu, ce qui agace Mme Aubin qui décide de faire retourner tout le monde à Pont-Lévêque.
Quand son frère part au collège de Caen, Virginie commence le catéchisme. Félicité l’ accompagne et semble totalement subjuguée par l’histoire que le prêtre raconte. Elle apprend la bible, l’histoire du Saint Esprit.
Quand Virginie fait sa communion, Félicité s’imagine être à sa place. Bref, c’est grâce à la fillette qu’elle reçoit une éducation religieuse.
Pour parfaire son éducation, Mme Aubin envoie sa fille dans une école d’Honfleur.
A présent, seules la servante et Madame sont à la maison.
Félicité vit plutôt mal cette séparation. Le manque de la fillette se fait fait ressentir. Elle demande donc à Madame si elle peut recevoir son neveu Victor. Elle est ravie qu’il soit à la maison, ravie d’avoir quelqu’un de qui s’occuper (même si ses parents abusent toujours de la gentillesse de Félicité…).
Mais le temps passe. Paul devient adulte, Virginie grandit (une barrière s’est naturellement élevée entre elle et la servante alors qu’elles étaient plutôt proches) et Victor décide de s’engager pour un long voyage (d’environ 2 ans) sur un paquebot qui va vers l’Amérique.
Félicité se sent seule, abandonnée. Pas un seul jour ne passe sans qu’elle ne s’inquiète pour Victor (je pense qu’elle le considère un peu comme son fils).
Un jour, elle reçoit une lettre de son beau-frère : Victor est mort. Coup de massue pour Félicité. Pour ne pas y penser et surmonter sa douleur, elle retourne à ses tâches ménagères… décidément elle n’a vraiment pas de chance dans la vie 🙁
Et de 2. Cette fois c’est la petite Virginie qui décède d’une pneumonie… Félicité coupe une mèche de cheveux de la fillette et la garde avec elle, contre son coeur.
Malgré les années qui passent, ni Félicité ni Mme Aubin n’oublient la petite. Chacune d’elle a bien du mal à contenir son chagrin. Dans tout ce qu’elles font, elles se demandent ce qu’en aurait pensé Virginie, comment elle aurait réagi. Rien ne leur redonne le sourire.
Un jour, alors qu’elles regardent les affaires de Virginie dans un placard, elles s’effondrent. Madame prend sa servante dans ses bras et elles se laissent aller à leur peine.
Depuis ce jour, Félicité est encore plus dévouée à sa maîtresse. Comme il est dit dans le livre « la bonté de son coeur se développa« . A partir de ce moment, soulagée, Félicité fait de son mieux pour venir en aide à quiconque.
Après la mort d’un vieillard qu’elle a soigné du mieux qu’elle a pu, Félicité va s’attacher à Loulou, un perroquet dont Madame a hérité d’une autre dame. Cela dit, le perroquet ne plaît pas à Mme Aubin. Comme Félicité s’y est attachée, sa maîtresse le lui offre. A partir de ce moment, Loulou devient la raison de vivre de la servante. Elle essaie de l’instruire, de lui apprendre à parler, etc. En fait je pense qu’elle le considère comme une vraie personne (d’ailleurs, l’oiseau vient d’Amérique ; elle fait le rapprochement entre lui et Victor qui est mort là-bas). A chaque fois que quelqu’un se moque de Loulou ou essaie de le blesser, Félicité ressent ça comme un coup de poignard.
Après une grosse angine, Félicité devient sourde. Elle n’entend plus rien, ne comprend plus sa maîtresse. La seule « personne » qui semble encore capable de communiquer avec elle, c’est son perroquet, son fils, son amoureux. Même dans la façon dont on parle de lui dans le livre, on dirait que ce perroquet est une personne. Il semblerait que ce soit la joie de vivre de la servante.
Malheureusement, un matin d’hiver, Loulou est mort. Rongée par le chagrin, Félicité est inconsolable. C’est alors que Mme Aubin lui conseille de faire empailler l’oiseau. La servante conduit alors elle-même son « fils » jusqu’à Honfleur.
Six mois plus tard, elle reçoit l’oiseau, fier, sur son socle. Elle décide de le mettre dans sa chambre où elle conserve plein de « reliques », dans son bazar, dans son sanctuaire.
Elle continue d’aller à l’église où elle prie le Saint-Esprit. D’ailleurs, elle trouve qu’il ressemble beaucoup au perroquet. Elle achète un cadre le représentant qu’elle accroche dans sa chambre. Peu à peu, les 2 images (celle du perroquet et celle du St Esprit) fusionnent dans sa tête ; elle associe le Saint-Esprit à Loulou.
A la mort de Mme Aubin, Paul et sa femme viennent à la maison. Ils vendent tout, même les affaires de Virginie. Félicité erre d’une pièce à l’autre, le coeur plein de tristesse. La maison a également été mise en vente. Néanmoins refusant de laisser sa chambre qui va si bien à Loulou, la servante y reste. Des années passent. La maison n’a ni été acheté, ni été vendue. Félicité continue d’y vivre mais ne demande aucune réparation de peur d’être mise dehors.
Finalement c’est dans cette maison qu’elle meurt, accueillie à bras ouverts (ou plutôt à ailes ouvertes) par un perroquet géant.
Je n’avais pas d’attente particulière quand à ce livre, pas d’envie précise si ce n’est celle de vider ma bibliothèque. Eh bien j’ai aimé cette histoire, même si elle n’est pas toujours évidente à suivre (Flaubert se permet quelques modifications de la langue française, comme des inversions), je l’ai même parfois trouvé un peu poétique à certains moments.
Certains passages du livre sont des pensées de Mme Aubin ou encore celle de Félicité, mais ça n’est pas clairement dit.
Autant j’ai beaucoup aimé les 3 quarts du livre que je trouvais simple à lire, autant, j’ai trouvé la fin bien plus complexe. Beaucoup de vieux mots et énormément de terme en rapport avec la religion (ou des cérémonies religieuses). Comme ce n’est pas mon univers, je me suis sentie un peu perdue…
En tout cas, le titre de la nouvelle porte bien son nom. Finalement, Félicité est une personne qu’on comble facilement, qui n’a pas besoin de grand chose pour être heureuse et qui fait tout pour qu’autour d’elle, les gens soient heureux également.
Le livre est disponible sur :
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