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Des Maux avec des Mots

/!\ Ce tome est le troisième de la saga. Dans la suite de cette chronique, il y a donc de forte chance pour que je parle de choses qui se sont passées dans les tomes précédents dont tu peux lire mes avis ici

Si tu n’as pas lu les tomes précédents ou si tu ne les as pas finis, ne poursuis pas la lecture de cet article 🙂

Couverture du livre des maux avec des mots de A-L Legrand

Date de parution : Novembre 2020

Mon prénom est Audrey, née un samedi 21 juin en 1986. Je souffre de schizophrénie paranoïde et j’ai été diagnostiquée à 22 ans, en avril 2009. Ce fut un choc et je n’acceptais pas la chose. Alors, j’ai écrit. Des textes, des poèmes, des livres. Voici mon premier recueil avant de vous livrer, bientôt, mon premier roman (Arcaëlle). Alors, pour l’heure, je vous présente :Des maux avec des mots.Un petit recueil compilant états-d’âme, poésies et réflexions. La fin est plus lumineuse que le début. Alors, je vous invite à vous installer confortablement avec une bonne boisson (chaude ou froide). Entrez donc dans ma tête, je vous y convie.

POURQUOI J'AI EU ENVIE DE LE LIRE ?

Je connais Audrey par l’intermédiaire de forums. C’est à travers eux que j’ai découvert sa page Facebook que je suis depuis un moment maintenant. En attendant la publication d’Arcaëlle, j’ai eu envie de lui filer un coup de pouce en figurant parmi les premiers acheteurs de son premier livre publié :p

CE QUE J'EN AI PENSÉ

Pour être honnête, j’appréhende un peu le début de cette lecture. Je n’ai pas pour habitude de lire des choses qui ont un rapport avec la psychologie. J’ai peur que ça soit difficile pour moi. Cela dit, comme c’est un recueil de textes courts, ça devrait le faire.

Au fil de ma lecture

J’ai commencé cette lecture un soir, dans mon lit. Les textes sont courts, ça se lit vite et à chaque fois que je me disais « c’est le dernier », je tournais la page et la curiosité l’emportait : je voulais savoir de quoi parlait le texte suivant. Cela dit, pour une lecture avant de dormir ce n’est pas ce qu’il y a de mieux.

La plume est jolie et l’écriture fluide. Mais les thèmes de certains textes, la dureté des propos, c’est pas évident. Je suis quelqu’un de très émotif (un rien me fait briller les yeux) et dès le début, certaines phrases m’ont noué la gorge. Je me suis parfois demandée si Audrey était le « personnage principal » de chaque histoire (à comprendre « est ce qu’elle parle d’elle ») ou si c’est quelque chose de fictif.

On ressent son mal-être, le regard des autres sur elle, sur sa maladie. Quand on a personne dans son entourage qui en souffre, on ne sait pas en quoi ça consiste. Comme l’auteure le dit au début, pour moi schizophrénie = dédoublement de la personnalité. Eh bien j’ai vu tout le contraire ici.

On enchaine entre textes “joyeux” et états-d’âme très sombres. Mine de rien, beaucoup de textes parle de la mort, du suicide et de tout ce qui se passe dans la tête des gens quand il pense à cette solution… Ce n’est vraiment pas simple de lire les état-d’âmes de quelqu’un en souffrance, de quelqu’un qui subit la vie, qui survit au lieu de vivre. Personnellement, je me réservais cette lecture pendant ma pause déj et pas juste avant de dormir parce que ça me foutait parfois un coup au moral.

On jongle entre “ça va” et “aide moi”. C’est une vraie montagne russe d’émotions, de sentiments. C’est perturbant, et, au fur et à mesure de ma lecture, eh bien je me dis que c’est ce que les personnes atteintes de maladies, quelle qu’elle soit, ressentent : il y a des jours où ça va, et des jours où rien ne va.

Au fur et à mesure des textes, on apprend à connaître Audrey. On se rend alors compte qu’elle a des moments de lucidité où elle nous raconte sa maladie, nous l’explique, on la comprend mieux (c’est le cas avec les textes sur les hospitalisations et les scarifications par exemple). Et parfois, on se retrouve à lire un texte qui a été écrit en période de crise, de mal-être, d’idées noires. Quand je me suis rendue compte de ça, je me suis dit que, probablement que les textes en période lucide avaient été écrits après qu’elle ait trouvé un traitement stable, et les autres avant. Elle a mis du temps à accepter sa maladie, à accepter le traitement. C’est pour ça que je me dis que quand elle nous en parle pour nous l’expliquer, ça doit être une fois qu’elle a accepté qu’elle n’est pas “normale”. D’ailleurs, cette impression se confirme à environ 80% du livre quand les textes sont beaucoup plus joyeux, lumineux 🙂 Je suis ravie de les lire, ravie de découvrir ce dénouement joyeux 🙂

Ici, j’ai retenu 2 textes :

  • Lettre à Dieu. Ce texte me replonge dans une période passée qui concerne un proche. C‘est un texte qui est dur à lire pour moi, me met les larmes aux yeux, fait resurgir des choses du passé…
  • Tourments. Tout ce qui est écrit ici, eh bien c’est ce que ressentent malheureusement beaucoup de personnes “différentes”. Juste l’espace d’un instant, elles aimeraient que ceux qui les dévisagent, ceux qui les jugent se mettent à leur place…

Mon texte préféré est sans hésitation Et après ?. J’ai, moi aussi, envie de rêver que la vie après la mort est une nouvelle grande aventure pleine de féérie, sans hypocrisie, sans “fric”. Tout comme c’est expliqué dans le texte, beaucoup de personnes (moi y compris) n’avons l’impression de ne vivre que pour travailler, pour payer des factures. Même si on a quand même de bon moment, si on regarde notre vie, on passe plus de temps à galérer qu’à profiter non ? Bref ! C’est mon texte préféré ^^

Pour finir, petite note concernant Noraël, ce personnage de RP qui permet à Audrey d’évacuer ses TOC d’impulsions meurtrières (oui, Noraël est apparement un personnage avec une violence sans nom… Je serai curieuse de lire l’un de ces RP :p ). Je pense que de nos jours, beaucoup de personnes utilisent le Roleplay pour se mettre dans la peau de ce qu’ils ne sont pas. Ils s’évadent, évacuent. Et je suis persuadée que, mine de rien, tout ça est une sorte de thérapie qui fait du bien ^^

Arrivée dans la partie bonus, je pensais que tout irait bien. Bah non. Ce texte sur le chien. Fiou… J’ai eu du mal à contenir mes larmes. Dire que ce genre de choses arrive souvent, beaucoup trop souvent 🙁 J’ai dû faire une pause avant de lire la suite, parce que j’avais la gorge trop nouée et les yeux qui piquent 🙁

En conclusion

Même si les sujets traités ici ne sont pas tout rose (il y a beaucoup de texte qui évoquent le mal-être, les pensées suicidaires, les tentatives de suicide), la plume est jolie. J’ai trouvé que beaucoup de textes donnent l’impression d’être une prose. En réalité, j’ai trouvé la majorité des textes très poétiques.

Personnellement, j’ai beaucoup aimé me plonger dans ce livre qui montre un aspect des maladies qu’on oublie souvent : le ressenti des patients. Comme c’est très bien dit dans le livre (et à plusieurs reprises), on leur demande de se battre, alors qu’ils ne veulent qu’une chose, baisser les bras. On leur reproche d’être égoïstes quand ils pensent à la mort. Mais quand tu lis tout ça, tout ce qu’elle ressent, est-ce que nous ne sommes pas nous-même égoistes ?

Néanmoins, la famille et les amis sont importants pour affronter la maladie. Comme Audrey le dit : “le traitement et le suivi sont la béquille de droite, l’entourage la gauche”. Les derniers textes me réchauffent le coeur, le livre se finit “dans la lumière” et ça fait du bien. Ça fait du bien de voir tout ce chemin parcouru.

Bref, c’est vraiment une belle découverte pour moi. Le seul point négatif que je pourrai écrire c’est que j’ai eu du mal avec l’enchaînement des textes. Il n’y a pas de suite logique d’un écrit à l’autre, pas de cohérence et j’ai parfois eu du mal à faire la transition d’un texte à l’autre.

A la fin du livre, on découvre également d’autres textes qui n’ont rien à voir avec la schizophrénie. Eh bien, l’écriture me plait toujours. J’ai hâte qu’Arcaëlle sorte pour pouvoir découvrir cet univers imaginaire au travers de la plume d’Audrey.

D’ailleurs, si tu ne le fais pas déjà, je t’invite à rejoindre sa page Facebook par ici.

OÙ LE TROUVER ?

Le livre est disponible sur :

2 commentaires

    1. C’est vrai qu’il y a des textes pas forcément facile à lire, dur. Mais c’est aussi top de voir l’évolution, le passage de l’ombre à la lumière. La fin du livre est beaucoup plus joyeuse, lumineuse.

      Si tu le lis, je suis impatiente de connaître ton retour et de découvrir ton texte préféré.

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