Les Chroniques froissées

/!\ Ce tome est le troisième de la saga. Dans la suite de cette chronique, il y a donc de forte chance pour que je parle de choses qui se sont passées dans les tomes précédents dont tu peux lire mes avis ici

Si tu n’as pas lu les tomes précédents ou si tu ne les as pas finis, ne poursuis pas la lecture de cet article 🙂

Couverture du livre Les Chroniques Froissées de Teddy El Bour

Date de parution : Août 2017

Je suis accroché à mon clavier et mon verre n’est pas encore vide. Un bon début pour s’adresser à un auditoire invisible et inconnu. Qu’est-ce que les Chroniques, me demandez-vous ? Elles sont de ces histoires qu’on ne raconte pas. Elles sont votre monde et elles sont le mien.

Conservez les Chroniques. Partagez-les. Vous détenez, non pas mon chemin, mais LE chemin des laissés pour compte. Ceux pour qui l’alcool, la drogue et le suicide représentent la seule issue encore possible.

POURQUOI J'AI EU ENVIE DE LE LIRE ?

Après avoir lu À force de t’attendre de Mathilde Bertrams (qui est l’une de mes cousines) et la saga Les Gardiens Invisibles de Fabien Nerveck (pseudonyme qu’utilise mon papa), il était temps que je m’attaque à un livre écrit par mon cousin (oui oui, la famille est productive :p).
Je me lance donc dans la lecture de ce recueil de nouvelles. Je sais que certaines d’entre elles (si ce n’est toutes) se basent sur son vécu et que la plupart sont assez sombres. Je ne suis pas fan des nouvelles parce qu’elles me laissent toujours sur ma faim, nous verrons si c’est le cas cette fois.

CE QUE J'EN AI PENSÉ

Pour que cela soit plus simple, j’écrirai mon avis nouvelle par nouvelle.

Un braquage en bas nylon

Derek et Travis sont deux gars qui discutent dans un bar de leur coup du lendemain soir, un braquage de bijouterie (avec la patronne en tant que complice). Mais probleme : Travis s’est pris la tête avec son cousin qui a couché avec sa femme et il la balancé par la fenêtre du sixième étage (la police croit au suicide).

La barmaid, Alicia, a tout entendu et veut en être. Elle réclame 10% du butin, sinon elle les balance au flic. Travis pète un câble, lui envoie son poing dans la figure, casse une bouteille et la transperce de part en part. Plus d’Alicia…
Sauf que le barman était le mari d’Alicia. Il sort un flingue et zigouille les deux mecs.

[fermer]

Fiou… Eh bien… Le ton du livre est donné non ?

Pointer pour exister

Dicky travaille dans une sorte d’Easy Cash. Un salaire de misère pour un taff pas terrible.
La vache, son patron est un gros c*n en plus… Le stagiaire n’a fait qu’une demie journée et annonce déjà qu’il ne reviendra pas (ça ne m’étonne même pas).

Une fois la journée finie, Dicky rentre chez lui.

Le lendemain, la routine recommence.

[fermer]

Je pense que beaucoup de personnes vivent des journées qui ne sont que d’éternels recommencement… C’est flippant hein ?

Juste une auto-stoppeuse

Voilà deux ans que Clara est morte. Son compagnon n’arrive toujours pas à se remettre (non… le temps ne guérit pas toutes les blessures). Il roule sans but depuis plusieurs kilomètres.

L’homme n’arrive pas à remonter la pente. Il envisage de se suicider.

Arrêter sur une air de repos pour refaire le plein, une jolie jeune femme l’accoste et lui demande s’il serait d’accord pour la prendre en stop.
Elle a tout de suite capté qu’il n’allait pas bien et qu’il s’apprêtait à faire une connerie. Elle a l’air tout aussi paumée que lui (son mec s’est tiré avec son frère). C’est ainsi que Manon et Derek décident de voyager ensemble.

Grâce à Manon, Derek oublie ses pensées suicidaires. Elle lui redonne goût à la vie.

[fermer]

Youhouuuuu première nouvelle positive :p

Un bout de béton

Encore une nouvelle bien sombre. Cette fois, nous sommes en compagnie de clochards qui sont utilisés pour faire des transactions douteuses. On a aussi le cliché : dès qu’ils ont de l’argent, c’est pour acheter de l’alcool…

[fermer]

Je n’ai pas été fan de cette nouvelle, mais je ne sais pas pourquoi… Peut-être à cause du cliché du clochard alcoolique ?

Les portes de la guérison

M. Williams est dans un hôpital psychiatrique et est bourré d’antidépresseurs qui le font planer.L’homme a des cicatrices aux poignets (a-t-il tenté de se suicider ?). Je me demande aussi s’il n’a pas fait du mal à une femme… Quoi qu’il en soit, son psychiatre, en plus des antidépresseurs, lui prescrit encore plus de séances de sismothérapie (traitement par électrochoc). M Williams déteste ça. Ces séances lui font perdre la mémoire.

Cet homme s’appelle Derek Williams et est obsédé par une autre patiente, Ophélia. Ah… En fait, c’est une hallucination/ souvenirs. Ophélia est morte… Certainement qu’il l’a tuée…

[fermer]

Est-ce que le Derek qu’on retrouve régulièrement dans les nouvelles est le même à chaque fois ?

La belle et le moustachu

On commence cette histoire dans un bar. C’est un thème assez récurrent et, mine de rien, l’alcool est souvent au cœur des histoires, non ?

Une jeune femme allume un vieux moustachu qui n’arrête pas de payer des tournées. Elle veille à ne jamais trop boire et, avant que l’homme ne parte, elle lui vole son portefeuille.
Elle est ensuite accostée par Raylan, un homme venu boire une dernière fois avant de suicider. Cependant, la rencontre avec Olivia change la donne. Il la ramène chez lui et lui propose de l’aider à reprendre sa vie en main. La jeune femme quitte l’appartement en promettant d’y réfléchir. Mais ça ne durera pas longtemps… Le moustachu est venu récupérer son portefeuille. Le lendemain, Olivia est étendue sur le trottoir, la gorge en sang.

[fermer]

Une route déserte

Est-ce que cette histoire ne serait pas positive ?

Un homme est un alcoolo mais il s’endort au bar et fait un mauvais rêve. Dans celui-ci, il croise la route d’une petite fille qui se noie et est accusé de son meutre. Il va aller sur la chaise électrique.

Heureusement, tout ça n’était qu’un cauchemar. Néanmoins, ça aide l’homme qui se jure de ne plus jamais toucher une goutte d’alcool.

[fermer]

Un dernier verre

Eh bien… Encore une histoire sombre. Un homme est amoureux d’une femme qui décide de partir à l’étranger. Un voyage qu’elle attend depuis longtemps.

L’homme n’ose pas lui dire qu’il l’aime. Alors elle s’en va et lui sombre dans l’alcool.

[fermer]

Sous la surface du monde

Bon bah j’ai pas tout compris à cette histoire…

[fermer]

Le purgatoire

On se retrouve dans une prison où un prêtre vient de débarquer. La rumeur circule que c’est un pédophile et, dans ce genre d’endroit, ce sont les taulards eux-mêmes qui « punissent ». Mais le curé a plus d’un tour dans son sac et proclame haut et fort qu’il peut sauver leur âme de l’enfer. Bref, tout le monde va se confesser.

L’un des hommes, Derek (eh oui encore lui), semble avoir des problèmes psychiatriques. Quand il va voir le prêtre, il pète un câble et lui brise la nuque.

On apprendra plus tard que l’homme a bel et bien violé un paquet de gamines…

[fermer]

La loi de Murphy

Un mec veut récupérer son fric et fait buter quelqu’un par un certain Paul. Ce dernier n’a pas vu sa fille depuis un moment et son « patron » lui conseille d’utiliser sa paie pour renouer avec elle.
Quand il a tué la cible, Paul rentre chez lui où une lettre l’attend. Sa fille est morte d’un cancer. Il se suicide.

[fermer]

La vache… Y a pas une seule histoire positive là-dedans 🙁 C’est pas du tout ma tasse de thé.

Rose

Oh .. C’est peut être ma nouvelle préférée celle-là. Un homme qui pleure son amour perdu et qui se rend chaque jour au parc de jeux pour enfants.

Un jour, il croise une fillette du nom de Rose. Cette petite lui apprend que sa mère est morte et que son père est triste. Le jour de l’anniversaire de sa mère, son père se pend.

Les années passent et Derek ne revoit pas la fillette. Pourtant, elle est là le jour de sa mort. Est-ce que la petite était un fantôme ? Une hallucination ?

[fermer]

Le prix de la liberté

Ohhh c’est la première nouvelle où le narrateur est une femme 🙂

Zoe est une prostituée.
Ce soir, c’est avec un fils de sénateur qu’elle passera la nuit, pour la somme de 500 dollars. Mais le mec est carrément cinglé et éjaculateur précoce. Quand Zoe se moque de la rapidité à laquelle il a « lâché la purée », il pète un plomb, la frappé, l’attache sur le ventre au lit et lui enfonce violemment un pied de chaise dans son vagin. Il part au petit matin, en la laissant baigner dans son sang. Je doute qu’elle va survivre et pouvoir atteindre son objectif : économiser assez pour fuir à la Nouvelle-Orléans.

[fermer]

Un jour de septembre 1992

Cette nouvelle est particulière pour moi, pour la famille, parce qu’elle est basée sur un fait réel qui a touché l’un de nos proches.

Evelyne est une jeune maman d’un petit de 2 ans qui travaille en blanchisserie. Son patron est un vrai con qui semble plus intéressé par le rendement que par la sécurité des employés. Aujourd’hui, il fait d’ailleurs passé un test de rendement à la sécheuse-repasseuse. Quand Eve remarque que la grille de sécurité qui sépare l’utilisateur des rouleaux aspirants a disparu, Corbin, son patron, lui explique qu’ils cherchent à améliorer le système.

Étant donné que la machine n’a plus de système de sécurité, elle est automatiquement à l’arrêt. Le chef demande alors à un technicien de bidouiller le contacteur pour forcer son démarrage.

Un balai avait été mis à la place de la grille, mais sous les vibrations de la machine, il finit par sortir de son emplacement. Dans un réflexe, Évelyne l’attrape. Le bout de bois est aussitôt happé par les rouleaux aspirants, tout comme Évelyne. D’abord son bras droit, puis le bras gauche. Les chefs, non loin d’elle à prendre des notes, ne font qu’une remarque quand la machine émet un bruit étrange : « cette crétine a lâché le balai ». Les connards… Enfin, ils s’aperçoivent qu’elle est en train de se faire aspirer par la machine. Malheureusement, à cause de la bidouille du technicien, le bouton d’arrêt d’urgence n’est pas fonctionnel… Quand celui-ci coupe le courant général, Evy a les deux bras calcinés et broyés.

Le verdict des médecins est sans appel : amputation des deux bras et d’une épaule…

[fermer]

Les chroniques froissées

C’est la petite note de l’auteur 🙂 il nous explique le pourquoi de ce livre : donner une importance au laisser pour compte et nous faire prendre conscience que, peut être, nous sommes des privilégiés (oui, après avoir lu ce livre, je me considère comme chanceuse et privilégiée d’avoir la vie que j’ai).

[fermer]

En conclusion

Les nouvelles sont courtes et se lisent rapidement. La plume est fluide et certaines histoires sont poignantes. Néanmoins, je n’ai pas lu le livre d’une seule traité.

À environ la moitié du livre, j’ai eu de plus en plus de mal à me plonger dans les nouvelles. Chacune d’elles reprend les mêmes thèmes : alcool, vie amoureuse pourrie, suicide, prison, prostitution, …. J’avoue que lire tant de noirceur après une journée de travail, ça ne m’emballait pas. Pourtant, comme le précise Teddy a la fin de son ouvrage, ce recueil de nouvelles a pour but de mettre en avant les « laissés pour compte », de mettre en lumière ceux qu’on ne regarde même pas. Pour être tout à fait honnête, le mot de l’auteur à la fin du recueil m’a fait réfléchir et donne tout son sens à chacune des histoires qu’ils nous racontent. Certains sombrent et n’ont malheureusement personne vers qui se tourner pour les aider à remonter la pente. D’ailleurs, cette remarque est d’autant plus vraie si tu lis la nouvelle “Juste une auto-stoppeuse” : parfois, une seule personne peut te redonner envie de vivre et donner à ta vie un tout autre tournant.

Même si le livre vaut la peine d’être lu, je te le déconseille si tu n’es pas au top de ta forme moralement parlant. Les histoires sont vraiment sombres et limite déprimantes. Certaines sont poignantes et tu en viens à te demander si l’auteur lui-même ne s’est pas inspiré de son propre vécu…

OÙ LE TROUVER ?

Le livre est disponible sur :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *